Le secteur de la construction au Maroc connaît une dynamique exceptionnelle, portée par une urbanisation rapide, des investissements publics stratégiques et une adoption croissante des technologies modernes.
Selon les prévisions, l’industrie devrait croître de 3,9 % en 2025 et enregistrer une croissance annuelle moyenne de 3,8 % entre 2026 et 2029, soutenue par l’augmentation des investissements directs étrangers (IDE) et des projets dans les secteurs de l’énergie, du commerce et des infrastructures.
1. Moteurs économiques du boom de la construction au Maroc
1.1 Investissements directs étrangers et dépenses publiques
Les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté de 50,7 % durant les neuf premiers mois de 2024. Ils ont atteint plus de 16,2 milliards de dirhams, soit environ 1,6 milliard de dollars. En décembre 2024, la Banque africaine de développement a accordé un prêt de 3,8 milliards de dirhams. Ce prêt est destiné à soutenir les projets liés à la Coupe du Monde 2030. Un financement supplémentaire de 7 milliards est aussi prévu. Cela s’inscrit dans le Plan d’Accélération Industrielle 2021–2023, qui vise à développer les zones industrielles et à intégrer les énergies renouvelables.
Pour en savoir plus sur les démarches administratives et les réglementations officielles pour obtenir un permis de construire, consultez le site du Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville (MHPV) : https://www.mhpv.gov.ma/
1.2 Méga-événements comme catalyseurs
La préparation à la CAN 2025 et à la Coupe du Monde FIFA 2030 stimule le secteur. De nombreux projets sont en cours : stades, hôtels et infrastructures de transport. Par exemple, le Grand Stade de Casablanca (93 000 places) et les nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse sont en chantier. Ces investissements vont continuer à soutenir le secteur bien après 2030. On prévoit une production de 110,59 milliards de dirhams d’ici 2028.
Pour des données officielles sur les flux d’IDE au Maroc, consultez la Synthèse du Rapport Économique et Financier 2025 du Ministère de l’Économie et des Finances : https://www.finances.gov.ma/Publication/db/2025/Synthese-REF-LF2025.pdf

2. Développement des infrastructures : priorités et projets
2.1 Réseaux de transport
La stratégie ferroviaire 2040 prévoit 1 800 km de nouvelles lignes. Ces lignes relieront Tanger, Agadir et d’autres grandes villes. Le projet du port de Nador West Med, évalué à 11 milliards de dollars, va renforcer le commerce maritime. En parallèle, l’autoroute Tanger-Casablanca permet de réduire de 40 % les délais de livraison. Ces efforts répondent à un important déficit d’infrastructures routières, estimé à 34 milliards de dollars.
2.2 Énergies renouvelables
Aujourd’hui, 56 % des projets d’infrastructures concernent les énergies renouvelables. Le complexe solaire Noor Ouarzazate, l’un des plus grands au monde, en est un bon exemple. De plus, le programme « SOLUTIONS ÉNERGÉTIQUES » encourage l’installation de panneaux solaires sur les bâtiments résidentiels et commerciaux.
2.3 Développement urbain et villes intelligentes
L’urbanisation rapide crée une forte demande en logements. Le programme « Villes Sans Bidonvilles » vise à produire 200 000 unités par an. Par ailleurs, des villes comme Casablanca Finance City adoptent les technologies intelligentes. On y utilise l’Internet des Objets (IoT) et la modélisation BIM pour une gestion optimisée.

3. Cadre réglementaire et permis de construire
3.1 Exigences légales
Tout projet de construction au Maroc doit obtenir un permis délivré par la municipalité. Ce permis garantit que le projet respecte les normes de sécurité, d’environnement et de zonage. Il faut fournir plusieurs documents : plans signés, certificat de propriété et étude d’impact environnemental.
3.2 Processus d’obtention
Voici les étapes :
- Acheter le terrain et vérifier le zonage.
- Engager un architecte et un ingénieur.
- Déposer le dossier à la mairie et payer les frais (entre 0,5 % et 1 % de la valeur du projet).
- Attendre l’examen des autorités (délai entre 2 et 6 mois).
- Recevoir l’approbation ou une demande de modifications.
3.3 Fiscalité
Les projets sont soumis à la TVA (20 %), aux droits d’enregistrement (1 à 3,5 %) et aux taxes municipales. Toutefois, les zones industrielles bénéficient souvent d’exonérations fiscales.
Alors en savoir plus sur les démarches administratives et les réglementations officielles pour obtenir un permis de construire, consultez le Recueil de la Règlementation Technique relative à la Construction du Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville : https://www.mhpv.gov.ma/wp-content/uploads/2023/10/DHPV.DQAT-Recueilfr-Tome2-Vfd.pdf

4. Technologies innovantes dans la construction marocaine
4.1 BIM (Modélisation des données du bâtiment)
Le BIM permet de visualiser les projets en 3D, de mieux estimer les coûts et d’identifier les erreurs. Par exemple, le projet Ocean Bay Resort à Rabat a réduit ses erreurs de conception de 30 % grâce à cet outil.
4.2 Construction modulaire et préfabrication
Ces méthodes répondent à la pénurie de main-d’œuvre. Le projet Eco-Residence à Skhirat en est un bon exemple. Grâce à la préfabrication, les déchets ont été réduits de 45 %.
4.3 Énergies renouvelables intégrées
Depuis 2024, les nouveaux logements doivent être équipés de panneaux solaires et de chauffe-eau solaires. La centrale hybride de Midelt, attendue pour 2026, alimentera 1,2 million de foyers.

5. Défis de construction au Maroc et gestion des risques
5.1 Volatilité des coûts des matériaux
En 2024, le prix du ciment a augmenté de 18 % à cause des perturbations mondiales. Pour réduire les coûts, les entreprises privilégient désormais les matériaux locaux et recyclés.
5.2 Pénurie de main-d’œuvre qualifiée
Il manque environ 50 000 ouvriers spécialisés au Maroc. Des partenariats sont en cours entre les entreprises et les instituts de formation pour répondre à ce besoin.
5.3 Retards administratifs
À Casablanca, l’obtention du permis peut prendre jusqu’à 6 mois. À Agadir, c’est plus rapide. Il est donc recommandé de commencer les démarches dès l’achat du terrain.
Pour des analyses sur l’impact des fluctuations des prix des matériaux de construction, consultez le site du Ministère de l’Économie et des Finances : https://www.finances.gov.ma/

6. Perspectives d’avenir et recommandations
6.1 Zones industrielles et exportation
La zone industrielle Nador West Med sera prête en 2027. Elle accueillera notamment les industries automobile et aéronautique. Les investisseurs y bénéficieront d’avantages fiscaux grâce à la Charte d’Investissement 2024.
6.2 Construction durable
Les projets certifiés « HQE Maroc » se multiplient. À Ben Guerir, la ville verte utilise l’eau de pluie et des systèmes de refroidissement passifs.
6.3 Partenariats public-privé (PPP)
Les PPP permettent de financer les grands projets. L’extension du tramway de Casablanca (2026–2030), financée à 60 % par le privé, en est un exemple concret.
Pour des informations sur le développement de la zone industrielle Nador West Med, consultez l’actualité du Ministère de l’Économie et des Finances : https://www.finances.gov.ma/fr/Pages/detail-actualite.aspx?fiche=2163

Conclusion
Le secteur de la construction au Maroc affiche une forte croissance. Il bénéficie de soutiens publics, d’une réglementation moderne et de technologies innovantes. Malgré certains défis, les perspectives sont prometteuses, notamment dans les énergies renouvelables, les zones industrielles et les villes intelligentes. En suivant les stratégies nationales comme la Vision Tourisme 2030 ou le plan portuaire, le pays se positionne comme un acteur économique majeur en Méditerranée.
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